Pour gagner de la place, Pékin expérimente les cimetières numériqueshttps://www.courrierinternational.com/article/sepulture-pour-gagner-de-la-place-pekin-experimente-les-cimetieres-numeriques
Pour gagner de la place, Pékin expérimente les cimetières numériques
Publié hier à 14h54 Lecture 1 min.
Face au vieillissement rapide de la population et à la rareté des terrains, la capitale chinoise expérimente actuellement la mise en place d’espaces funéraires dotés d’écrans qui diffusent les photos des défunts, à la place des tombes.
Lorsqu’une personne meurt à Pékin, son corps est généralement incinéré et ses cendres sont enterrées sous une pierre tombale dans l’un des cimetières publics de la ville. Pour rendre hommage aux défunts, la famille et les amis se rassemblent sur le site pour allumer des bougies et brûler de l’encens.
Mais Zhang Yin en a décidé autrement. Les cendres de sa grand-mère ont été conservées dans un compartiment installé dans une vaste salle du cimetière de Taiziyu, à Pékin, un peu comme un coffre-fort dans une banque. Sur la porte, un écran est installé et diffuse des photos et vidéos de la défunte.
“Cette solution permet d’économiser de l’espace et s’avère moins onéreuse qu’une sépulture classique. Par ailleurs, de plus en plus de familles chinoises souhaitent offrir à leurs proches des funérailles plus personnalisées, et ces dispositifs collent parfaitement avec cette tendance”, estime Bloomberg.
Nouveaux modes de gestion des cimetières
En Chine, les autorités locales et les pompes funèbres expérimentent de “nouveaux modes de gestion des cimetières pour faire face à la pénurie de terrain en zone urbaine et au vieillissement rapide de la population”, rapporte le média en ligne. Selon le Bureau national des statistiques, le nombre annuel de décès a atteint 10,4 millions en 2022, soit une augmentation de 6,7 % par rapport à 2016.
Le Conseil d’État a déclaré que Pékin s’efforcerait de réduire la superficie totale occupée par les cimetières publics à environ 70 % de sa superficie actuelle d’ici à 2035, et le pays a encouragé d’autres formes de sépulture pour économiser de l’espace.
De telles avancées technologiques attirent les jeunes vers ce secteur. Au cours des derniers mois, le hashtag “les formations aux métiers du funéraire affichent un taux d’embauche à la sortie de 100 %” sur Weibo a été consulté 200 millions de fois. Les perspectives d’emploi ont entraîné une augmentation du nombre d’inscriptions dans les formations liées au secteur funéraire dans certains établissements d’enseignement supérieur, à un moment où le taux de chômage des jeunes atteint un niveau record en Chine.
Dans le même temps, le plus grand défi auquel sont confrontés les “cybercimetières”, selon les entreprises de pompes funèbres qui sont cités par le Bloomberg, est la perception traditionnelle chinoise de la mort. Historiquement, les Chinois ont toujours été moins ouverts aux discussions sur la mort que les Occidentaux. Contrairement à la nouvelle génération chinoise, qui “n’accorde pas vraiment d’importance au fait d’être enterré, ni au feng shui”, un ensemble de normes de la tradition chinoise pour l’aménagement du foyer.