The Ministry for the Future : La somme de tous les miracles | PrototypeKbloghttps://prototypekblog.wordpress.com/2022/08/30/the-ministry-for-the-future-la-somme-de-tous-les-miracles/
The Ministry for the Future : La somme de tous les miracles
Publié le mardi 30 août 2022 par prototypekblog
« The Ministry for the Future » est un roman de science-fiction publié en octobre 2020, écrit par Kim Stanley Robinson (KSR), écrivain américain, né en 1952. J’imagine qu’il sera traduit en français bientôt, sous le titre « Le Ministère pour le Futur ».
J’ai lu The Ministry en cet été 2022, après l’avoir commencé et vite abandonné, faute d’énergie, pendant l’hiver. C’est un roman brillant, que j’ai beaucoup apprécié. Il est vertigineux par son sujet – le changement climatique au XXIème siècle. Il est parfois déroutant par les manières de KSR – ses digressions, ses monologues d’entités abstraites (« qui je suis-je ? je suis un photon »), ses tableaux bucoliques, ses démontages psychologiques. Il est touchant par sa tendresse, notamment envers les lieux. La trilogie climatique était un bel hommage à la ville de Washington D.C. ; The Ministry est un hymne passionné à la ville de Zurich, et à la Suisse en général.
J’ai aimé ce livre, et le but de ce billet est de donner envie à un éventuel lecteur de s’y intéresser. Je ne parle dans ce blog que des livres que j’ai aimés, quand j’ai le temps – ceux que je n’ai pas aimés, je n’en parle pas, sauf exception.
Futur immédiat
J’ai lu il y a quelques années deux des œuvres les plus connues de KSR : en 2016, sa « trilogie martienne » (Red Mars, Blue Mars, Green Mars — pas évoquée ici, faute de temps), et en 2017 sa « trilogie climatique » (Forty signs of rain, Fifty degrees below, Sixty days and counting — évoquée ici). Ces livres, comme la plupart des livres de « science-fiction », se déroulaient dans le futur. Un futur plus ou moins lointain, plus ou moins précis, mais nettement dans le futur. La trilogie martienne, publiée entre 1992 et 1996, envisage une première installation sur Mars en 2026, soit trente ans plus tard, et décrit les décennies suivantes. La trilogie climatique, publiée entre 2004 et 2007, se déroule dans un futur proche, non daté, de mémoire une ou deux décennies dans le futur.
The Ministry for the Future, publié en octobre 2020, est un roman du futur immédiat. Moins d’une décennie. Quelques années. À peine.
Le futur s’est rapproché. Le futur n’est plus ce qu’il était. Le futur, c’est maintenant.
The Ministry a deux points de départ, l’un daté, l’autre pas.
Le premier point de départ est une décision prise en 2023, lors de la « COP 29 », dans un cadre légal dérivé des « accords de Paris » de décembre 2015 (« COP 21 ») (articles 14, 16, 18, etc), de créer une petite institution onusienne dotée d’une mission sibylline : défendre les intérêts et les droits des générations futures.
Be it resolved that a Subsidiary Body authorized by this twenty-ninth Conference of the Parties serving as the meeting of the parties to the Paris Climate Agreement (CMA) is hereby established, to work with the Intergovernmental Panel on Climate Change, and all the agencies of the United Nations, and all the governments signatory to the Paris Agreement, to advocate for the world’s future generations of citizens, whose rights, as defined in the Universal Declaration of Human Rights, are as valid as our own. This new Subsidiary Body is furthermore charged with defending all living creatures present and future who cannot speak for themselves, by promoting their legal standing and physical protection.” Someone in the press named this new agency “the Ministry for the Future,” and the name stuck and spread, and became what the new agency was usually called. It was established in Zurich, Switzerland, in January of 2025. Not long after that, the big heat wave struck India.
« (…) La nouvelle Entité sera chargée de défendre les futures générations de citoyens de ce monde, dont les droits, tels que définis dans la Déclaration Universelle des Droits Humains, sont aussi légitimes que les nôtres. Cette nouvelle Entité est par ailleurs chargée de défendre toutes les créatures vivantes présentes et futures, qui ne peuvent parler pour elles-mêmes, en promouvant leur statut légal et leur protection physique. » Quelqu’un dans la presse a nommé cette nouvelle agence « le Ministère pour le Futur », et le nom est resté, et est devenu le nom usuel utilisé pour parler de cette nouvelle agence. Elle fut établie à Zurich, en Suisse, en janvier 2025. Quelque temps après, la grande vague de chaleur frappait l’Inde.
Le deuxième point de départ est un accident climatique. Un dôme de chaleur se forme sur une région de l’Inde. En quelques jours, vingt millions de personnes sont tuées. Déshydratées, asphyxiées, étouffées, brûlées. Mortes. En quelques jours, plus d’êtres humains sont tués par un phénomène climatique, que jadis en quatre ans par la Première Guerre Mondiale. Un accident. Un phénomène. Un évènement météorologique.
Bienvenue dans les années 2020s.
The Ministry for the Future a été publié en octobre 2020. À l’époque (au moment où j’écris ces lignes, c’était il y a à peine deux ans !), le concept de « dôme de chaleur » était encore assez peu connu, et d’ailleurs l’expression n’est pas utilisée dans le livre telle quelle, et je ne sais pas si elle est dans la nomenclature météorologique officielle. Mais il y avait déjà eu quelques épisodes. Un système anticyclonique piège une masse d’air chaud qui n’en finit plus de se réchauffer, jour après jour, tout en gardant une forte humidité.
Pendant l’été 2021, un dôme de chaleur sur l’Ouest du continent nord-américain a fait plusieurs centaines de morts. Jusqu’à 50°C le jour ; jamais moins de 30°C la nuit. La petite ville de Lytton, en Colombie-Britannique, restera dans les livres d’Histoire pour avoir été détruite, incendiée par le dôme de chaleur de 2021.
Quant à l’été 2022, il est trop tôt pour en faire le bilan. Certaines des canicules observées à l’Ouest du continent européen rentrent probablement dans cette catégorie. Je ne sais comment sont qualifiés les phénomènes observés en Inde au printemps, au Pakistan et en Californie cette semaine, dans la très opaque République Populaire de Chine ces derniers mois. L’été 2022 n’est pas terminé.
Vancouver et Bordeaux sont sur le 45ème parallèle. Les tropiques, c’est le 23ème parallèle. Plus de la moitié de l’Inde est sous les tropiques – je n’ai pas trouvé combien ça fait de millions d’êtres humains.
Est-ce que les dômes de chaleur de ces derniers étés ont fait progresser la conscience de la menace existentielle qu’est le réchauffement climatique ? Je ne sais pas. Qu’est-ce qu’il faudra ? Je ne sais pas.
For a while, therefore, it looked like the great heat wave would be like mass shootings in the United States — mourned by all, deplored by all, and then immediately forgotten or superseded by the next one, until they came in a daily drumbeat and became the new normal.
Pendant un moment, il semblât que la grande vague de chaleur serait comme les tueries de masse aux Etats-Unis : pleurée par tous, déplorée par tous, et puis immédiatement oubliée ou remplacée par la suivante, jusqu’à ce qu’elles deviennent comme un roulement de tambour quotidien, la nouvelle normalité.
Le siècle de la terraformation
Écrite au début des années 1990s, s’étalant sur plus d’un siècle, la trilogie martienne était un manuel de terraformation de Mars. Elle tenait compte de ce qu’on savait à la fin des années 1980s de la planète Mars. Et elle tenait compte de ce qu’on pouvait supposer à la même époque des ressources technologiques et industrielles qui pourraient être mises en œuvre – mais aussi, par exemple, des rapports géopolitiques : ainsi les premiers colons comportaient un tiers d’Américains, un tiers de Russes, un tiers du reste du monde. Et KSR laissait le moins de place possible à l’imagination brute ou aux bidouilles magiques.
The Ministry for the Future, écrit trente ans plus tard, peut être vu comme un manuel de terraformation de la Terre. Avec la même méthode : ce qu’on sait maintenant, ce qu’on peut anticiper maintenant, et le moins possible de magie.
Autrement dit : comment rattraper trois décennies gaspillées, trois décennies de gaspillages, trois décennies honteuses.
De monde meilleur on ne parle plus, Tout juste sauver celui-là
Ce que ce roman décrit à mots feutrés, c’est un monde de catastrophes « naturelles » effroyables. C’est un monde grippé, titubant, remis en cause à toutes sortes de niveaux. Le changement climatique, ce n’est pas juste le changement climatique, c’est le changement de tout. C’est un monde de dépressions économiques et d’effondrements divers et de pénuries et de drames.
C’est un monde de guerre civile mondiale larvée. C’est un monde, où, par exemple, les sociétés civiles ne se contenteront plus de dénoncer les jets privés à coup de comptes Twitter automatiques ; elles se donneront les moyens de les détruire à coups d’essaims de drones. C’est un monde où les réfugiés climatiques ne seront plus des millions, mais des dizaines et des centaines de millions.
C’est un monde dévasté.
The thirties were zombie years. Civilization had been killed but it kept walking the Earth, staggering toward some fate even worse than death.
Les années 2030s furent des années zombies. La civilisation avait été tuée mais elle continuait à errer sur la Terre, titubant vers un destin pire que la mort.
Bienvenue dans les années 2030s.
Le livre parcourt un certain nombre de chantiers qui vont devoir être mis en œuvre dans les prochaines décennies : d’une part, non pas pour arrêter le changement climatique, mais pour le ralentir ; d’autre part, non pas pour s’adapter au changement climatique, mais plutôt pour permettre la survie d’une forme de civilisation, et empêcher les aspects les plus catastrophiques, les plus irréversibles et les plus meurtriers. Terraformer la Terre, pour qu’elle reste habitable.
Dans le désordre :
- Comment maintenir le plus de glaciers possibles en Antarctique, étant entendu que si rien n’est fait la hausse du niveau des océans se chiffrera en mètres, pas en centimètres.
- Comment garder un semblant de calotte glacière blanche sur l’Arctique, permettant de renvoyer le plus possible d’énergie solaire vers l’espace, étant entendu que l’albédo d’un océan est dérisoire par-rapport à celui d’une banquise.
- Comment développer des formes d’agriculture qui laissent le plus possible de carbone dans les sols.
- Comment arrêter l’exploitation d’hydrocarbures fossiles, malgré les monstres capitalistes et géopolitiques qui en dépendent.
- Comment mettre les nuisibles hors d’état de nuire.
- Etc etc etc. . . . – – – . . .
Le livre, encore une fois très touffu – mais c’est la manière de faire de KSR – décrit avec une acuité particulière le monde contemporain, le monde de 2020. Le livre parle des données fondamentales de ce monde : l’injustice, l’inégalité, l’aveuglement. Le livre parle de données structurantes mais facile à oublier dans le brouhaha. Le poids et la mémoire des vieux colonialismes, par exemple – ce n’est pas un hasard si deux des principaux acteurs du Ministère sont une Irlandaise et un Indien, avec quelques souvenirs de l’impérialisme britannique qu’ils n’ont pas connu.
Les esprits sont occupés par les vieilles structures, les vieux conflits, les vieilles habitudes.
Le livre décrit les rapports des force, et le sommet du pouvoir réel de ce monde : les banques centrales. Les rapports de force entre la demi-douzaine de banques centrales qui structurent ce monde. Et, par exemple, au sein de l’un d’entre elles, la BCE, la vieille rivalité entre France et Allemagne, le reste n’étant qu’anecdotique, ce qui m’a fait penser à cette sentence attribuée à Charles de Gaulle :
L’Europe, c’est la France et l’Allemagne. Le reste, c’est les légumes.
Bref, ce livre vous apprendra beaucoup sur le monde tel qu’il est, et ce qu’il pourrait devenir.
Ce livre est-il optimiste ou pessimiste ? Est-il réaliste ou utopiste ? Est-il trop, ou pas assez ? Qu-est-ce qu’il sous-estime, et qu’est-ce qu’il sur-estime ? Est-ce que ces questions ont un sens ? C’est une œuvre de fiction bien informée, par un des maîtres contemporains de la science-fiction (« sci-fi ») et de la climate-fiction (« cli-fi »). C’est un roman.
- 1960: 315 ppm
- 1990: 355 ppm (+40)
- 2020: 415 ppm (+60)
Au dernier quart du livre, le taux de CO2 culmine pendant sept ans vers 475 ppm, avant de commencer à redescendre. Après cinq années de descente, à 454 ppm, un soulagement se répand au Ministère.
« Next stop three-fifty! » he cried, giddy with joy. He had been fighting for this his whole career, his whole life. As had so many.
Le livre se termine plutôt bien. J’ai fini ce livre, en cet été 2022, en vacances, avec un immense malaise. J’avais eu la chance de traverser la France, cet été, dans une grosse bagnole climatisée. J’ai vu des milliers d’autres grosses bagnoles climatisées. J’ai passé des vacances pas très loin d’un aéroport, j’ai vu passer pas mal d’avions dans le ciel. J’ai aussi vu passer, plusieurs fois, le ballet des Canadairs. L’air m’a semblé tellement irrespirable, tellement suffocant, pendant ces quelques semaines luxueuses dans le Sud de la France, et pourtant on n’a guère dépassé les 40°C. Je n’arrêtais pas de penser : je suis né dans un monde à 325 ppm, et voilà à quoi ressemble un monde à 425 ppm, et tout le monde continue à s’en foutre ?
J’ai traversé, au retour, un pays grillé par la sécheresse. Ça brûlait encore dans les Gorges du Tarn. Mais les passagers des grosses bagnoles climatisées ne se rendent compte de rien ; ceux des avions encore moins. Ils ne se rendent pas compte de l’état réel du monde – « vite, mets la clim’ » ; et ils ne se rendent pas compte qu’ils font partie des causes de l’état du monde – « tu vas pas encore nous saouler avec le CO2 » ? Ignorance is bliss.
Have you ever stood and stared at it, Morpheus? Marveled at its beauty? Its genius? Billions of people, just living out their lives… oblivious.
La somme de toutes les peurs
J’ai intitulé ce billet « La somme de tous les miracles » parce que c’est ce que j’ai ressenti, personnellement, en lisant ce livre. Il faudra désormais tellement de miracles pour échapper à la catastrophe ! Plus on attend, plus il en faudra. Mais peut-être que c’est juste mon pessimisme qui s’exprime. ( Parenthèse : J’ai réalisé aussi que j’ai un problème avec le concept de miracle. Il émerge souvent dans ce blog, surtout quand je me frotte au thème de l’effondrement. C’est peut-être une déformation professionnelle. Je n’aime pas les miracles. Je ne veux pas croire aux miracles. J’y reviendrai peut-être. Fin de la parenthèse. )
J’ai intitulé ce billet « La somme de tous les miracles » aussi en référence au dernier roman de Tom Clancy sur la guerre froide, publié en 1991 (et qui vaut beaucoup plus que le film assez pitoyable avec Ben Affleck sorti une dizaine d’années plus tard), intitulé « La somme de toutes les peurs ». Un roman bien ficelé sur le risque de guerre thermonucléaire. Toute une époque.
J’ai grandi dans un monde dominé par une menace existentielle, une seule : la guerre thermonucléaire. Depuis les années 1950s, l’humanité a les moyens techniques de s’auto-détruire. Depuis les années 1970s, nous vivons en permanence à une demi-heure de l’apocalypse thermonucléaire. Les moyens de l’autodestruction sont toujours en place. L’humanité est passée à trois reprises au moins très près de l’autodestruction thermonucléaire : octobre 1962, octobre 1973, octobre 1983. Et le président Poutine a rappelé bruyamment au monde en février 2022 que cette possibilité technique existe encore.
Depuis les années 1980s, l’humanité sait – ou plutôt, a la capacité de savoir, s’il n’y avait une somme d’intérêts essentiellement capitalistes qui tentent toujours d’étouffer la connaissance scientifique – l’humanité sait qu’une deuxième menace existentielle existe : le chaos climatique.
Aujourd’hui, je vois ces deux menaces existentielles sur le même plan. Je n’en vois pas de troisième, à part peut-être les fascismes.
Par existentielles, j’entends que, en cas de basculement, ce sera irrémédiable, irréversible, sans retour. La planète survivra, des bribes d’écosystèmes et d’humanité subsisteront, mais dans un état pitoyable. La civilisation aura cessé d’exister. Au XXème siècle, en octobre 1962, en octobre 1973, en octobre 1983, ça aurait pu être sans retour. Au XXIème siècle, y aura-t-il des instants aussi précis où cela pourrait être sans retour ?
Jusqu’ici la menace existentielle de la guerre thermonucléaire a pu être surmontée. La Guerre Froide a été une somme de peurs ; elle a aussi été une somme de miracles. La fort regrettable ivresse des années 1990s partait aussi un peu de ça : le constat d’un miracle. La perspective d’une guerre thermonucléaire semblait définitivement repoussée.
Alors le chaos climatique ?
Il est trop tard ? Non, il n’est pas trop tard. Tout ce qui peut être fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre doit être fait. Tout ce qui peut faire pour adapter les écosystèmes et les sociétés humaines à des conditions climatiques radicalement dangereuses doit être fait. Il n’y a pas de choix entre ralentir et s’adapter : il faut ralentir et s’adapter. Il n’y a pas de choix entre sobriété et nouvelles sources d’énergie : il faut consommer moins et produire mieux. Il ne faut pas se laisser piéger par les faux dilemmes. Il ne faut plus se laisser mener par les faux prophètes des religions climatocides type néolibéralisme.
On n’y peut rien ? Non, on n’y peut pas rien. Les moyens existent. Il va falloir les mettre en œuvre. Les ressources existent. Il va falloir les prendre. Les nuisibles, les « criminels climatiques » sont connus. Il va falloir mettre les nuisibles hors d’état de nuire, autant qu’il va falloir arrêter de nuire aux plus humbles niveaux.
The Ministry, comme tous les livres de KSR, est truffé de méditations surprenantes. Je ne sais pas quoi retenir d’une des dernières du livre, alors que je la partage ici :
He was definitely saying something. That we could become something magnificent, or at least interesting. That we began as we still are now, child geniuses. That there is no other home for us than here. That we will cope no matter how stupid things get. That all couples are odd couples. That the only catastrophe that can’t be undone is extinction. That we can make a good place. That people can take their fate in their hands. That there is no such thing as fate.
Il était clairement en train de dire un truc important. Que nous pouvons devenir quelque chose de magnifique, ou au moins d’intéressant. Que nous avons commencé, comme nous sommes maintenant, comme des apprentis sorciers. Qu’il n’y a pas d’autre planète pour nous accueillir. Que nous ferons face, quels que soient les degrés de stupidité à venir. Que tous les couples sont des couples bizarres. Que la seule catastrophe irréversible serait l’extinction. Que nous pouvons faire de cette planète un bel endroit. Que les gens ont leur destin entre leurs mains. Que le destin, ça n’existe pas.
Bonne nuit.