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June 24, 2023

Par-delà le like et la colère. – affordance.info
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Par-delà le like et la colère.

Olivier Ertzscheid 21 mars 2022

Industries de l'aliénation.

Il ne fait aujourd'hui aucun doute que l'industrie du tabac fut toujours consciente de la dangerosité des produits qu'elle écoulait. Comme il ne fait aucun doute que cette même industrie, de la campagne publicitaire des "flambeaux de la liberté" dans les années 1930 jusqu'à celles du Cowboy Marlboro dans les années 1980, fit toujours passer pour un vecteur d'émancipation ce qui était à la fois un poison et un vecteur d'aliénation.

Il ne fait aujourd'hui aucun doute que l'industrie pétrolière fut toujours parfaitement consciente des effets délétères de son extractivisme forcené sur le climat et qu'elle chercha là aussi constamment à en nier les effets en jouant à la fois de lobbying politique, de désinformation médiatique et de corruption financière.

Dans une dizaine d'années, et peut-être même avant cela au rythme actuel des scandales qui se succèdent, il ne fera absolument aucun doute que les grandes firmes technologiques de "médias sociaux" étaient également parfaitement conscientes des effets délétères de leurs "services" sur la démocratie, et qu'elles ont toujours rivalisé d'un cynisme aveugle et mortifère pour présenter comme des outils d'émancipation ce qu'elles organisaient pour répondre uniquement à logiques d'aliénation servant un modèle économique lui-même tout à fait insoutenable sans sa part maudite ; part maudite qui repose sur des captations de valeurs et de données aussi indues que disproportionnées à l'échelle de l'efficience du déploiement des services proposés.

Depuis son annus horribilis de 2018 (scandale Cambridge Analytica, piratage et fuite massive de données personnelles, recours à une agence de RP aux pratiques mafieuses, etc.) les polémiques et scandales ne cessent de s'enchaîner et la vie du PDG de Facebook est rythmée de sommations à comparaître et à s'expliquer devant les assemblées élues de tout un ensemble de pays, à commencer par le sien.

Les dernières révélations en date sont celles de la lanceuse d'alerte Frances Haugen qui démontre et documente plusieurs faits. D'une part le régime à la fois arbitraire et discrétionnaire qui, selon que vous serez puissants (grand compte à forte notoriété) ou misérable, vous dispensera de certaines règles s'appliquant dans le cadre des CGU de la firme en termes de modération. Ensuite, que la polarisation tellement reprochée à la firme est consciente et instrumentale, et non le résultat d'un algorithme souvent commodément présenté comme une sorte causalité autonome. En effet si les discours polarisant l'opinion, si les avis clivants, si les discours capables de déclencher un sentiment de colère, d'indignation et parfois de haine sont tellement présents sur la plateforme, c'est parce qu'elle a choisi, choisi, d'affecter aux 6 émoticônes (inspirées des 6 émotions fondamentales de Paul Ekman) des valeurs différentes : la colère vaut ainsi 5 "points" alors que le like n'en vaut qu'un seul.

Frances Haugen montre également que la firme concentre ses efforts de modération (algorithmique et humaine) principalement sur les USA, dans une bien moindre mesure sur l'Europe, et qu'elle néglige en quantité (de modérateurs) comme en qualité (linguistique) tout un tas de pays où le réseau social est pourtant très fortement implanté et qui sont pour beaucoup dans des situations de quasi guerre civile ou bien aux mains de gouvernements a minima très autoritaires. Dans ce cadre là, l'explosion des discours de haine contre des minorités (religieuses, ethniques, sexuelles) occasionne bien plus que de simples troubles à l'ordre public. Il est également question de l'impact d'Instagram sur la santé mentale de jeunes gens fragiles et présentant des troubles de l'alimentation.

Par-delà le like et la colère.

Ce que montre Frances Haugen ce ne sont pas "juste" ces faits mais c'est le fait que la plateforme savait. C'est que Facebook, par exemple sur les questions de modération, non seulement avait délibérément mis en place ces régimes arbitraires et discrétionnaires mais mentait à chaque fois qu'on l'interrogeait sur ce sujet. C'est que démontre Frances Haugen c'est le fait que tout cela, toutes ces incidences délétères et parfois mortifères ou criminogènes sur les discours publics et les expressions privées, ne sont pas le fait d'un algorithme devenu fou ou d'une intelligence artificielle hors de contrôle, mais le résultat des choix consciemment effectués par la plateforme et ses ingénieurs pour maximiser sa rentabilité économique au détriment de tout le reste. Ce que démontre enfin Frances Haugen c'est que même lorsque des employés de la firme faisaient remonter l'évidence de ces problèmes et les solutions pour les traiter ou les corriger, Zuckerberg refusait de les mettre en place.

Mensonge, cynisme et dissimulation, voilà l'envers de la devise de la firme dans les années de sa pleine expansion : "Move fast and break things." Le mouvement fut en effet rapide. Et beaucoup de choses se brisèrent.

Touché … coulé ?

On ignore si Facebook se relèvera de tous ces scandales accumulés mais on peut le supposer. D'autres firmes monopolistiques ou oligopolistiques ont déjà fait face à de semblables crises réputationnelles et s'en sont à chaque fois remises, de Microsoft à Google en passant par Amazon ou même Apple pour ne citer que les autres GAFAM. Les résultats financiers continuent d'être présentés à la hausse, y compris ceux qui ont suivi les révélations de Frances Haugen, et l'on n'observe pas de fuite ou d'exode massif ou même significatif des utilisateurs de la plateforme. Dès lors pourquoi changer quand il suffit de faire le dos rond, de laisser passer l'orage, et d'accepter de se présenter avec la mine contrite lors d'auditions devant les élus des nations tout en jurant que l'on va s'efforcer de corriger tout cela en ajoutant encore plus "d'intelligence artificielle et d'algorithmes" alors que le problème ne vient ni de l'intelligence artificielle ni des algorithmes qui ne commettent que les erreurs ou les fautes permises par leur programmation initiale ; programmation initiale que l'on établit pour qu'elle remplisse les objectifs de rentabilité attentionnelle et interactionnelle qui permettent à la firme de faire tourner sa machine à cash, avec le plus parfait mépris pour l'équilibre du débat public.

Comme pour les révélations de Frances Haugen, à chaque fois que la démonstration est faite des problèmes posés par l'automatisation sur la plateforme au travers de ses algorithmes ou de ses technologies "d'intelligence artificielle", Zuckerberg se borne à répondre qu'il a compris, parfois qu'il est désolé, et qu'il va donc … rajouter des algorithmes et de l'intelligence artificielle.

Pourtant, beaucoup de solutions qui paraissaient hier encore totalement farfelues sont aujourd'hui installées dans le champ du débat public et politique pour régler ces problèmes : une nationalisation (qui est l'occasion de rappeler que toutes ces sociétés reposent sur un essentiel de technologies et d'infrastructures publiques), un démantèlement au nom des lois antitrust, et des régulations coordonnées (en Europe notamment) bien plus coercitives – Mark Zuckerberg réclamant lui-même aux états davantage de régulation … d'internet.

Mais rien ne sera possible ou résolu tant que trois points, encore plus essentiels, ne seront pas définitivement réglés. Ces trois points, les voici.

Ouvrir, ralentir, et vérifier.

D'abord il faut ouvrir, il faut mettre en délibéré public, la partie du code algorithmique qui relève de logiques d'éditorialisation classiques. Et cela peut être fait sans jamais porter atteinte au secret commercial ou industriel de la firme. On sait ainsi, quel est le principe clé de l'algorithme principal du moteur de recherche Google (le Pagerank dont la formule est exposée dans l'article "The Anatomy of a Large-Scale Hypertextual Web Search Engine" publié en 1998 par les deux fondateurs du moteur de recherche). Il est anormal et inquiétant qu'il soit à ce point difficile et souvent impossible de faire de la rétro-ingénierie sur la manière dont fonctionne le média social qui conditionne pour partie les sociabilités et l'accès à l'information de 2,8 milliards d'êtres humains. Pour prendre une image dans une autre industrie, si personne ne connaît la recette précise du Coca-Cola, chacun sait aujourd'hui quelle est la teneur en sucres de cette boisson grâce à des analyses indépendantes (personne n'imagine que seule la firme Coca-Cola pourrait nous fournir sa teneur en sucre et que nous soyons contraints de la croire … sur parole). La teneur en sucre du Coca-Cola c'est un peu la part donnée à la colère sur Facebook : il est tout à fait anormal et dangereux qu'il faille attendre la fuite de documents internes par une lanceuse d'alerte pour découvrir que la colère vaut 5 points et que les autres émotions valent moins. Et il ne s'agit là que d'un tout petit exemple des enjeux éditoriaux qui fondent l'architecture algorithmique de la firme.

Et il faut que cette mise en délibéré se fasse auprès de tiers de confiance (des instances de régulation indépendantes) dont aucun des membres ne peut ni ne doit dépendre de Facebook de quelque manière que ce soit, ni bien sûr être choisi par la firme elle-même comme c'est actuellement le cas du pseudo "conseil de surveillance" (Oversight Board) créé par Facebook en 2018.

Ensuite il faut casser les chaînes de contamination virales qui sont à l'origine de l'essentiel des problèmes de harcèlement, de désinformation, et des discours de haine dans leur globalité. Et là encore le cynisme des plateformes est aussi évident que documenté puisqu'elles ont elles-mêmes fait la démonstration, et à plusieurs reprises, que si par exemple elles diminuaient le nombre de personnes que l'on peut inviter par défaut dans les groupes Whatsapp ou le nombre de conversations et de groupes vers lesquels on peut automatiquement transférer des messages, elles diminuaient aussi considérablement la vitesse de circulation des fake news, notamment en période électorale ; que si elles supprimaient la visibilité de nombre de likes ou de réactions diverses sur un post (et que seul le créateur du post était en mesure de les voir), elles jouaient alors sur les effets souvent délétères de conformité (et de pression) sociale et qu'elles permettaient d'aller vers des logiques de partage bien plus vertueuses car essentiellement qualitatives et non plus uniquement quantitatives ; que si elles se contentaient de demander aux gens s'ils avaient bien lu l'article qu'ils s'apprêtaient à partager avant que de le faire sous le coup de l'émotion, elles diminuaient là encore la circulation de fausses informations de manière tout à fait significative. Il y a encore quelques jours, c'était Youtube qui annonçait supprimer l'affichage public du compteur des "dislikes" pour "protéger" les créateurs notamment de formes de harcèlement, un effet qu'il connaît et documente pourtant depuis déjà de longues années.

Enfin il faut que des chercheurs publics indépendants puissent avoir accès et travailler sans entrave sur les mécanismes de circulation des données et des informations au sein de la plateforme. En Août 2021, Facebook décidait, au nom de la protection de la vie privée (sic), de couper l'accès à ses données à une équipe de chercheurs de l'université de New-York qui travaillait sur le problème des publicités politiques sur la plateforme pour comprendre et documenter qui payait pour leur diffusion mais surtout (ce que Facebook a toujours refusé de rendre public) sur quels critères les personnes visées par ces publicités étaient choisies. Il n'existe absolument aucune étude scientifique indépendante (c'est à dire dont aucun des auteurs ne soit affilié ou directement salarié de Facebook), établie à partir des données anonymisées et/ou randomisées de la firme, sur le coeur du fonctionnement d'un média qui touche mensuellement près de 2,8 milliards d'êtres humains … Ce qui constitue à la fois une aberration démocratique évidente et peut-être le premier de tous les scandales qui touchent cette firme.

Reprenons et résumons.

Il faut ouvrir et mettre en délibéré public la partie du code algorithmique qui relève de logiques d'éditorialisation classiques pour permettre et surtout pour garantir une forme vitale d'intégrité civique.

Il faut casser les chaînes de contamination virales qui sont à l'origine de l'essentiel des problèmes de harcèlement, de désinformation, et des discours de haine dans leur globalité. C'est la seule manière de limiter l'impact des interactions et engagements artificiels, toxiques et non nécessaires.

Il faut permettre à des chercheurs publics indépendants de pouvoir travailler sans entrave sur les mécanismes de circulation des données et des informations au sein de la plateforme. C'est tout simplement une question d'éthique, notamment sur les enjeux des mécanismes et des technologies d'intelligence artificielle qui structurent cette firme.

Intégrité civique ? Tiens donc, c'est aussi le nom de l'équipe de Facebook dont était membre … Frances Haugen. "Civic integrity"

Engagements artificiels et toxiques ? Tiens donc, c'est aussi le nom de l'équipe de Facebook dont était membre Sophie Zhang avant de se faire licencier pour avoir découvert que des réseaux de manipulation politique abusive et de harcèlement de partis d'opposition utilisaient Facebook de manière coordonnée dans une trentaine de pays, et pour avoir voulu rendre cette information publique. "Fake Engagement".

Éthique et intelligence artificielle ? Tiens donc, c'est aussi le nom de l'équipe de Google dont était membre Timnit Gebru avant de se faire licencier suite à la publication d'un article de recherche où elle démontrait les biais sexistes et racistes présents au coeur des technologies du moteur de recherche. "Ethics in Artificial Intelligence".

Pour savoir ce qui dysfonctionne réellement dans les GAFAM et comment le régler, il suffit de regarder les noms des équipes de recherche d'où sont issues les lanceuses d'alerte récemment licenciées par ces firmes.

One More Thing.

Quelle est vraiment la nature de Facebook qui lui permet d'occuper la préoccupante place qui est la sienne aujourd'hui ? Dans Les Chants de Maldoror, Isidore Ducasse Comte de Lautréamont, parlait d'un jeune homme de 16 ans et 4 mois qui était "beau (…) comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie." Alors que sa plateforme avait exactement le même âge, Zuckerberg déclarait en Février 2020 : "Treat us like something between a Telco and a Newspaper." (traitez-nous comme quelque chose entre un opérateur télécom et un titre de presse).

Facebook c'est aussi cette table de dissection de nos humeurs et de nos comportements, cette rencontre fortuite de la machine à coudre des interactions qui nous tiennent ensemble et nous retiennent isolément, et un parapluie qui nous abrite parfois et nous isole souvent, nous empêchant de voir. Et à force de n'être ni tout à fait un opérateur télécom ni pleinement un titre de presse, Facebook se voudrait finalement insaisissable et donc échappant à la régulation commerciale des premiers comme au respect de la déontologie professionnelle des seconds.

Bien sûr, à lui seul Facebook ne résume ni ne borne l'ensemble des problèmes (ou des solutions) auxquels doivent aujourd'hui faire face nos démocraties. Mais il est une expérience sociale tout à fait inédite portant actuellement sur plus de la moitié de l'humanité connectée. Inédite par le nombre mais inédite également et peut-être essentiellement par le statut de cette expérience menée à la fois in vivo – puisqu'il n'existe aucune forme d'étanchéité entre ce qui se passe et ce dit sur Facebook et en dehors – mais aussi in vitro, puisque chaque message, chaque interaction et chacune de nos données participent à des formes de contrôle structurel qu'elles alimentent en retour et qu'il est à tout moment possible, pour la firme et pour la firme seulement, de les isoler de leur environnement habituel comme autant de composants d'un organisme social ou particulier, à des fins d'analyse et de monétisation. Une expérience sociale à l'image du Cyberespace de Gibson : "une hallucination consensuelle vécue quotidiennement en toute légalité par des dizaines de millions d'opérateurs, dans tous les pays."

C'est cette expérience sociale autant que cette hallucination consensuelle qu'il importe de pouvoir toujours et en tous temps garder sous le contrôle d'une expertise et d'une supervision publique indépendante.


[Disclaimer : cet article "de commande" a été publié il y a un peu plus de 3 mois – 6 Décembre 2021 – dans le magazine AOC Media. Il a donné lieu à une rémunération de son auteur (moi) en échange du maintien d'un "embargo" de 3 mois tout en sachant qu'il était, dès sa publication sur AOC Media accessible gratuitement en échange du dépôt de son adresse mail (dépôt ouvrant droit à 3 articles gratuits par mois).

Thousands flock to ‘AI Jesus’ for gaming, relationship advice | The Independent
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Thousands flock to ‘AI Jesus’ for gaming, relationship advice

Creators of digital Jesus claim chatbot can help users ‘discover the power of faith, hope, and love’

A chatbot designed to resemble an ‘AI Jesus’ has attracted hundreds of Twitch users seeking gaming and relationship advice.

The device, created by a Berlin tech collective, shows a bearded white man with a bright white halo who gestures as he answers questions having been “trained after Jesus and the teachings of the Bible.”

Its “ask_jesus” livestream attracted over 35,000 followers and allowed viewers to ask questions.

It was created by The Singularity Group, a non-profit which said the Twitch stream cost it €322 (£276) per day for the chatbot ‘voice’ and €38 (£33) a day for the GPT4 model behind the boot.

Asked to share views on topics such as abortion and gay rights, AI Jesus was found to provide vague, non-partisan replies, such as advising the user to look at the issues from legal and ethical perspectives.

“Whether you’re seeking spiritual guidance, looking for a friend, or simply want someone to talk to, you can join on the journey through life and discover the power of faith, hope, and love,” said the bio for the “ask_jesus” Twitch page.

Twitch has, however, taken down the channel and it remains to be seen on what grounds the decision was made by the streaming platform.

The disclaimer on the page said the channel “is currently unavailable due to a violation of Twitch’s Community Guidelines or Terms of Service”.

This is not the first time an AI chatbot was developed for users to interact with over topics of religion.

Many AI chatbots based on the Hindu scripture Bhagavad Gita have emerged in India, with millions of using it.

One such chatbot, GitaGPT, replies to user queries based on the 700-verse Hindu scripture, mimicking Hindu god Krishna’s tone. It claims to help users “unlock life’s mysteries with Krishna”.

“You’re not actually talking to Krishna. You’re talking to a bot that’s pretending to be him,” said the bot’s creator Sukuru Sai Vineet, a software engineer from Bengaluru.

However, journalist Nadia Nooreyezdan, who interacted with GitaGPT, found it lacked filters for casteism, misogyny and law, with experts cautioning that AI systems playing ‘god’ can have dangerous and unintended consequences.

When The Independent asked GitaGPT about Narendra Modi – whose political party BJP has close links to right-wing Hindu nationalist group RSS – it had only words of praise for the Indian prime minister, calling him a “great leader” who is “honest” and “hardworking” with a “vision for the country”.

On his political rival Rahul Gandhi, the chatbot said he was a “good person” who is “sincere and hardworking”, but also stated that he could “however, benefit from studying the Bhagavad Gita and learning about dharma [duty]”.

How to stop Spotify from sharing your data, and why you should | Mashable
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How to stop Spotify from sharing your data, and why you should

Spotify knows every song you've ever listened to, and what it does with your info may surprise you.

By Jack Morse on April 5, 2022

Privacy Please is an ongoing series exploring how privacy is violated in the modern world, and what you can do about it.


Spotify is listening to you.

It sounds like the setup to a bad joke, but the wildly popular(opens in a new tab) music streaming service in fact collects, stores, and shares reams of seemingly mundane user data, adding up to an intrusion that's much more than just the sum of its parts. While Spotify customers are busy rocking out, the company has its metaphorical hands full profiting off the data that rocking generates.

And it generates a surprising amount. What Spotify does with that data, and why that should concern you, are complex questions involving third-party advertisers, densely written terms of service, and inferences drawn from every piece of music or podcast you've ever listened to on the streaming platform.

But according to privacy experts, one aspect of this digital mess is absolutely straightforward: Spotify users should pay attention to how their data is used, and take the available steps to limit that use whenever possible.

Evan Greer(opens in a new tab), the director of the digital advocacy organization Fight for the Future(opens in a new tab) and musician whose art(opens in a new tab) has addressed this very subject, made that clear over direct message in early April.

"Spotify uses the same surveillance capitalist business model as Facebook and YouTube: they harvest your data and sell access to it to advertisers who think they can use that data to manipulate you into buying their products and services."

If you're a subscriber, you already pay Spotify $9.99 every month. There's no need to passively hand over your valuable personal data free of charge as well. Thankfully, there are steps you can take to limit what Spotify does with its vast repository of data points describing your life — or, at the very least, that make the company's effort to profit off your info just a tad bit more difficult.

What user data Spotify collects

To understand why Spotify's data collection practices might be a matter of concern, it's first important to understand exactly what user data Spotify collects.

Some of it is exactly what one might expect, and is relevant and necessary for Spotify to deliver its service. Think users' names, addresses, billing details, email addresses, and smartphone or other device information — stuff that Spotify needs to stream music to your ears and then bill you for that experience.

That sort of data collection is understandable. It's also not what concerns experts like the Electronic Frontier Foundation's director of federal affairs India McKinney(opens in a new tab).

"There are ways that we engage with apps, services, and platforms online, and there is a certain amount of data that those apps, platforms, and services need to collect in order to do their job," she explained over a late March phone call. "There are other things that other apps collect, that aren’t really necessary for the delivery of services or the thing that the user is engaging in."

While the former category of personally identifiable information can absolutely be abused or mishandled, it's the latter category of data collection McKinney warned about — and that's often seen by users as the most invasive.

In the case of Spotify, that may include(opens in a new tab) (but is in no way limited to) general location data, search queries, "inferences (i.e., our understanding) of your interests and preferences" gathered from(opens in a new tab) "certain advertising or marketing partners," "motion-generated or orientation-generated mobile sensor data," and, of course, a list of every song you've ever listened to as well as how many times and at what time of day you played it (aka your "streaming history").

Spotify also says it may collect data — including non-precise location data and "inferences (i.e., our understanding) of your interests and preferences" — from third party "advertising or marketing partners."

Notably, Spotify takes pains to explain its data-gathering practices both on its privacy page(opens in a new tab) and in a series of animated videos(opens in a new tab) — a point emphasized by a company spokesperson over email.

"Spotify is committed to user privacy and works to provide transparent information about the personal data we collect and how it is protected at our Privacy Center(opens in a new tab)," they wrote. "You can find out more about the rights and controls Spotify listeners have in regards to personal data on our Data Rights and Privacy Settings(opens in a new tab) page."

Of course, the question of whether or not Spotify users actually dig into the service's privacy center is another issue. According to a 2019 report(opens in a new tab) from the Pew Research Center, "just 9% of adults say they always read a company's privacy policy before agreeing to the terms and conditions," and "more than a third of adults (36%) say they never read a privacy policy before agreeing to it."

What Spotify does with user data

Spotify's use of user data goes beyond just streaming the hits to its 180 million paying subscribers(opens in a new tab).

"Spotify doesn't sell music," explained Fight for the Future's Greer. "They sell surveillance. Their customers are not musicians and music listeners. Their customers are advertisers."

Indeed, while paying subscribers are not subject to the same sort of ad breaks as non-paying users, their experience with the service is not advertiser free. Spotify says(opens in a new tab) that it may share users' data with unnamed advertising and marketing "partners," for purposes including (but not limited to) "[tailoring] ads to be more relevant to you" and "to promote Spotify in media and advertising published on other online services."

Spotify attempts to break this down in the most anodyne way possible: "An example of a tailored ad is when an ad partner has information suggesting you like cars, which could enable us to show you ads about cars."

That tailored ads bit is where things get interesting and, according to privacy experts, potentially problematic. Remember, after all, that the data collected by Spotify includes every song you've ever listened to on the platform.

McKinney, the EFF's director of federal affairs, explained what using streaming histories for targeted advertisement might hypothetically look like.

You're listening to a lot of songs about heartbreak and so they’re going to send you ads for Godiva chocolate.

India McKinney

"You're listening to a lot of songs about heartbreak and so they’re going to send you ads for Godiva chocolate," she observed. "The level of market research about buying preferences and consumer behavior goes really, really deep into the weeds."

When specifically asked whether or not, for example, a Spotify user listening to songs about romantic breakups could then be targeted with ads for dating apps, Spotify's spokesperson attempted to thread a very specific linguistic needle in response.

"Spotify uses listening history or 'likes' within the app to inform recommendations of songs or podcasts that a user may enjoy," they wrote. "Advertisers may also be able to target ads to listeners of certain genres or playlists, but we do not make inferences about users' emotions."

So Spotify, the spokesperson made clear, does not make inferences about users' emotional states based on their musical choices. The spokesperson did not, and perhaps realistically cannot, speak for companies who pay Spotify money to advertise to its subscribers.

That cautious framing makes sense in our post Cambridge Analytica world, where, regardless of the debatable effectiveness of that specific firm, modern tech consumers are extra wary of companies attempting to use emotional data to drive specific outcomes. There are real examples of this — Facebook's 2012 study which involved, in part, seeing if it could make users sad comes to mind — and they have not been received favorably.

The attempt to draw a clear line around leveraging users' emotions also follows on a Spotify specific mini scandal about that very thing. In early 2021, privacy advocates zeroed in on a 2018 Spotify patent(opens in a new tab) wherein the company claimed that speech recognition tools could be used to infer a user's emotional state and thus, at least theoretically, recommend them songs(opens in a new tab) corresponding to their mood.

An online petition effort, dubbed Stop Spotify Surveillance(opens in a new tab), was blunt in its description of Spotify's efforts: "Tell Spotify to drop its creepy plan to spy on our conversations and emotionally manipulate us for profit."

In April of 2021, Access Now(opens in a new tab), a digital advocacy group, sent Spotify a letter(opens in a new tab) asking that it "abandon" the tech described in the 2018 patent. Spotify responded(opens in a new tab) by saying that it "has never implemented the technology described in the patent in any of our products and we have no plans to do so."

"No plans," as Access Now pointed out(opens in a new tab) in its May, 2021, follow up, does not mean "never."

That something as seemingly personal as one's musical tastes can be, or potentially are being, exploited by advertisers has an obvious distaste to it. However, according to the EFF's McKinney, that distaste may in part be the result of conflating Spotify the service with the music on Spotify — an error that users would do best to avoid.

"It's not about providing an altruistic service to give people an easy way to listen to music with their babies, or whatever, that's not why they're in business," McKinney said of the company's obvious profit motive. "And just remembering that I think would go a long way to help consumers make informed choices."

How Spotify users can limit data collection and sharing

Thankfully, Spotify users concerned with how their listening habits might be weaponized against them have more options than just "delete your account."

The most obvious and immediate step users can take is to make one very specific tweak to their privacy setting: turn off tailored ads.

"If you use Spotify’s ad-supported services and you opt out of receiving tailored ads, we will not share your information with third party advertising partners or use information received by them to show you tailored ads," explains Spotify's Privacy Settings page.

To opt out of tailored ads:

  1. Log into(opens in a new tab) your Spotify account.
  2. From the "Profile" menu in the top-right corner, select "Account." If you're using the desktop application, this will open your browser.
  3. On the left-hand menu, select "Privacy settings."
  4. Scroll down, and make sure "Process my personal data for tailored ads" is toggled to the "off" position.

While you're there, also "opt out of Spotify processing your Facebook data." This, according to Spotify, means it "will stop processing any Facebook data shared with Spotify except the personal data that enables you to sign into Spotify using your Facebook account." (Then, while you're feeling emboldened, go ahead and delete your Facebook account(opens in a new tab).)

These steps are, thankfully, easy. Next comes the hard part, according to the EFF's McKinney.

"Consumers should be thinking about and looking for their elected officials to enact privacy-preserving legislation that restricts what advertisers can do with some of their information," she noted. "That's really the only way we’re going to come to a solution. I don't think that there's a whole lot of individual, personal, actions any one person can take that's going to fix this problem for them because it really is systemic."

But that doesn't mean addressing the problem of data-hungry tech giants sucking up user data is a lost cause, a point made by McKinney and emphasized by Fight for the Future's Greer.

"We can and must fight for a world where artists are fairly compensated, music is widely accessible to everyone, and people's data is private, safe, and secure," wrote Greer. "That means fighting for better policy, like data privacy legislation, FTC enforcement, and antitrust reform. It also means fighting for better tools, and supporting alternatives to giants like Spotify."

So after you're done tweaking your Spotify privacy settings, consider giving your congressperson(opens in a new tab) a quick call to tell them you want federal legislation protecting consumer privacy. And then, if you want to get really wild, try purchasing an album directly from your favorite band.

Qui a tué le CYBERPUNK ? - YouTube
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Qui a tué le CYBERPUNK ?

Transcript de la vidéo Qui a tué le CYBERPUNK ? du vidéaste Bolchegeek

Une émission de Benjamin Patinaud avec Kate la Petite Voix , basée sur les travaux de Raphaël Colson et les tables rondes du festival Les Intergalactiques

vous voyez le délire un détective hacker taciturne qui déambule dans la nuit pluvieuse au milieu de loubard au bras bionique shooté à la réalité virtuelle sous une forêt de gratte-ciel frappée du logo de méga Corporation illuminés par les néons les écrans et les phares des voitures volantes.

Envoyez les synthés bien mélancoliques et le saxo porno, une narration intérieure du genre, cette ville cette techno cata boursouflé de Baï au crack au sein duquel des crypto Romulus et Rémus se nourrissent goulûment d'un cyberflu de métadata

Cette ville ce n'est pas la Mégacité des Doges non, mais c'est ma ville c'est néo-Limoges.
Enfin voilà vous connaissez le cliché Cyberpunk

Le Cyberpunk semble faire ces dernières années un retour en force, ce sous genre est-il en passe de redevenir l'avenir de la SF le plus à même de parler de notre présent auquel il semble étrangement ressembler, ou s'agit-il d'une mode passagère le revival d'un
truc un peu ringard pour de sombres raisons marketing bien moins pertinentes ?

Aujourd'hui Retour vers le Futur d'un imaginaire qu'on peut croire mort et enterré

Par Benjamin PATINAUD & Kath

Origines

En 1980 Bruce Baden n'est pas le nom le plus célèbre du panthéon de la science-fiction, ce développeur informatique du Minnesota aujourd'hui âgé de 68 ans à quelques œuvres à son actif dont des novalisations comme celle du film steampunk Wild Wild West et du FPS spatial Rebel Moon rising, à l'époque il écrit une nouvelle au titre quant à lui bien plus connue cyberpunk cette histoire publiée seulement en 1983 avant de devenir un roman suit les aventures d'un protagoniste d'un nouveau genre un hacker.

Elle reste surtout dans les mémoires pour avoir donné naissance au terme qui désignera bientôt tout un mouvement une fois popularisé par un article du Washington Post en 84.

Mais le mouvement lui-même prend racine ailleurs. Racines c'est bien le terme avec un S s'il vous plaît tant le cyberpunk éclos subitement d'un peu partout, de la littérature au cinéma, de l'est à l'ouest en pur fruit des années 80 naissantes.

Dans le continuum créatif c'est jamais facile de définir un point d'origine on attribue souvent la paternité du genre à William Gibson avec sa nouvelle Johnny mnémonique de 1982 l'histoire d'un trafiquant de données avec un disque dur dans la tronche.

Simultanément à l'autre bout du monde katsuiro Otomo accouche du manga Akira, toujours la même année sort au cinéma Tron et sa réalité virtuelle vidéo ludique mais aussi et surtout Blade Runner.

Le film de Ridley Scott avait alors pas très bien marché en plus de recevoir un accueil plus que mitigé de la critique. Il a depuis été réévalué comme une œuvre culte et nul ne peut nier son influence imposant les bases de toute une esthétique de SF néo noir.

Il s'agit pourtant de l'adaptation d'une nouvelle de Philippe K.Dick les Android rêvent-ils de moutons électriques a qui on
doit les noms de la chaîne Nexus 6 et de la maison d'édition les moutons électriques, écrite en 1968 elle précède donc largement le mouvement qui nous intéresse, ce qui lui vaut le qualificatif de proto-cyberpunk.

Car avant de rentrer de plein pied dans ses foutues années 80 la SF est passé par l'effervescence des années 60-70 marquée par les contre-cultures des mouvements d'émancipation dans tous les sens et une volonté générale de retourner la table.

Nombre d'auteurs de cette période comme Michael Moorcock, Ursula K. Le Guin et évidemment Dick avait sauté à pieds joint dans ce train lancé à toute vitesse bien décidés à dépoussiérer eux aussi les codes de la vieille SF à papa.

C'était parti pour une nouvelle vague de SF avec des formes littéraires plus expérimentales mettant en scène des antihéros têtes brûlées débarrassées de la foi aveugle envers l'avenir.

Bonjour le sexe la drogue, mais aussi les questions de classe et d'aliénation la défiance envers l'ordre social les nouvelles technologies et l'avenir en général avec la perspective d'un effondrement civilisationnel, et oui comme on l'a expliqué dans notre vidéo pour l'Huma sur la montée du post-apo le 20e siècle avait déjà sévèrement douché les espoirs naïfs en un progrès technique avançant main dans la main avec un progrès social.

Esprit de ces décennies oblige, cette nouvelle vague donne tout de même corps à des utopies nouvelles comme avec la société
anarchiste dans Les Dépossédés ou celle de Star Trek, c'est cet esprit là qui se mange de plein fouet les années 80, la contre-révolution conservatrice et l'hégémonie du rêve ultralibéral, la foi en la mondialisation, la fin des trentes glorieuses. La contre-offensive des grandes entreprises et la victoire du discours managérial.

Les années fric, le tournant de la rigueur, there is no alternative, la fin de l'histoire bref la réaction.

Une réaction sans pitié à ces années 60-70 qui l'emporte pour les décennies à venir. Dont acte la SF qui intègre elle aussi ce nouveau logiciel sans partager son enthousiasme béat.

Les futurs se font entièrement dystopiques, privatisés et policier dirigé par des méga corporation de la tech toute puissante et où les inégalités sociales se creusent avec leur lot de précarité, d'insécurité et de systèmes D du turfu, ou tout État de droit ayant disparu il
reste pour les classes possédantes l'impunité et pour les classes laborieuses la criminalité comme face d'une même pièce.

Toute la société se résume pour paraphraser Gibson a une expérience accélérée de darwinisme social, les personnages plus des abusés roublard et individualiste pioche dans les figures dites anti-politiques qu'on trouvait dans le western et surtout dans le polar noir

Les figures du cyberpunk sont qualifiées de détectives de cow-boy et de samouraïs d'un genre nouveau les errances bioethniques à la kerwax se déplace dans les ruelles de mégalopole tentaculaire d'où la nature a définitivement disparu.

L'exploration new age de paradis artificiels a été remplacé par des réalités virtuelles, quant à l'espoir de changement il a été écrasé par les gratte-ciel.

Si les détectives et les hackers jouent contre ces sociétés brutales détournant ces technologies a leur avantage c'est dans un espoir de survie ou de tirer leur épingle du jeu, car évidemment les années 80 c'est aussi l'avènement de nouvelles technologies porteuses d'autant de promesses que de crainte.

Le Time choisi l'ordinateur comme son homme de l'année 1982 succédant ainsi à Regan puis un Lech Walesa annonciateur de la fin du bloc soviétique et précédent a nouveau Reagan.

Le silicium de l'électronique donne son célèbre nom à la Silicon Valley, l'informatique
s'apprête à révolutionner nos vies et le jeu vidéo s'empare de la culture populaire.

N'oublions pas que les nerds et les geeks qui prennent alors le pouvoir respectivement dans ses industries émergentes et sur la culture
populaire proviennent eux-mêmes des contre-culture.

Voilà la recette du nom cyber pour l'aspect technologique ici l'informatique et punk pour les racines contre culturelles pas
n'importe quelle racine puisque le punk est le mouvement qui débarque à la toute fin des années 70 et proclame *NO FUTURE à partir de là comme sa maman les années 80 le cyberpunk semble ne jamais vouloir complètement disparaître.

Le livre considérait comme le fondement absolu du genre sort en 1984 No Romancer toujours de William Gibson, seul et unique a remporter le triptyque de prix Nebula Philippe K.Dick et le Hugo. En gros niveau SF c'est comme remporter à la fois la Palme d'Or l'Oscar et dépouillé les Golden Globes.

D'ailleurs si ces classiques vous intéresses s'ils ont été réédités avec une traduction entièrement retravaillée par Laurent kesci au Diablo Vauvert

ah et tiens qu'est-ce qu'on trouve aussi chez ce bien bel éditeur mon livre sur les méchants le syndrome magnéto disponible chez vos libraire préféré oh là là c'est pas fou ça ?

Bref le héros du Neuromancien évidemment un hacker chose amusante le daron du cyberpunk ne bite absolument rien en informatique bien qu'il soit depuis devenu un twitos prolifique qui relay toute la journée des trucs de boomer de gauche comme un vieux fourneau.

Lui il est plutôt du genre à avoir vadrouillé dans les années 70 en testant pas mal de produits ironie absolue il a écrit neuromenser sur une bonne vieille machine à écrire signe de son impact culturel après la littérature le cinéma et le manga le genre envahit la BD en général la télé l'animation le jeu de rôle et même le jeu vidéo.

Au Japon il perpétue ses formes particulières au non subtil de extreme japanes cyberpunk sous l'influence de la scène underground et notamment punk bien sûr, ils mettent en scène leur propre imaginaires de low life high-tech c'est-à-dire vide bas-fonds et haute technologie dans des esthétiques urbaines et industrielles avec comme particularité une passion pour le body, horror les corps mutants artificiels ou transformés par la technologie.

Pourtant et contrairement à ce que sa longévité laisse penser le cyberpunk devient très vite un imaginaire à un peu daté dont les anticipations manquent un paquet de cibles la réalité virtuelle se résumait alors à ce qu'on sera amené à appeler les casques à vomi pour se connecter en permanence on préfère aux implants cérébraux les ordinateurs de poche, pas de voiture volante à l'horizon c'est internet la vraie révolution technologique qui emporte nos sociétés.

Bravo vous êtes sur Internet vous allez voir c'est facile

Dès les années 90 on est déjà dans l'âge d'or du post-cyberpunk qui joue de son esthétique maintenant bien établie et ajoute plus d'ironie et détourne ses codes ne décrivant plus nécessairement un avenir high-tech dystopique les auteurs historiques se lassent eux-mêmes du genre et beaucoup passa à autre chose

Dès 1987 le cyberpunk était devenu un cliché d'autres auteurs l'avaient changé en formule la fascination de la pop culture pour cette vision fade du cyberpunk sera peut-être de courte durée, le cyberpunk actuel ne répond à aucune de nos questions à la place il offre des fantasmes de pouvoir, les mêmes frissons sans issue que procurent les jeux vidéo et les blockbusters ils laissent la nature pour morte accepte la violence et la cupidité comme inévitable et promeut le culte du solitaire.

Bon en Occident on essaie beaucoup de transcrire cette imaginaire au cinéma mais c'est pas toujours probant, bon alors par contre au Japon le genre continue lui de péter la forme enfin ça c'est jusqu'à ce qu'un signe noir sorte de nulle part pour terminer la décennie

Matrix marque un tournant dans le cinéma de SF même de l'industrie du cinéma en général en fait il fournit une synthèse de ce qu'il précède tout en proposant une approche renouvelée en un coup de tonnerre culturel, et pourtant matrix n'a pas tant ressuscité le cyberpunk qu'offert un baroud d'honneur tenez même la mode de Matrix-like qui a suivi le carton du film non retiennent même pas spécialement laspect cyberpunk.

Nous voilà dans l'hiver nucléaire pour le cyberpunk doublé comme on l'a expliqué par le post-apo comme son papa le punk il n'est pas mort il s'est dilué et ça on y reviendra on délaisse le cyber au profit de nouvelles technologies comme avec le nanopunk ou le biopunk

C'est seulement a partir des années 2010 qu'on voit le cyberpunk sortir petit à petit de son bunker pour aboutir à ce qui semblent être un véritable revival et si pour savoir qui a tué le cyberpunk il fallait d'abord se demander qui l'a ressuscité et surtout pourquoi

Revival

notre Prophète le cyberpunk reviendrait-il sur terre pour nous guider, on en perçoit des signaux faibles tout au long de la décennie jusqu'à une apothéose pourquoi ce soudain revival ? est-il le signe que le genre va retrouver un avenir ?

en parlant d'une autre et s'imposer à nouveau comme majeur dans la SF contemporaine les raisons paraissent sautées aux implants oculaires intensément d'imaginaire semble coller plus que jamais au problématiques actuelles c'est la thèse plutôt convaincante défendue par le bien nommé cyberpunks not dead de Yannick RUMPALA.

Le cyberpunk nous apparaît désormais comme familier, on vit dans une société je ne vous apprends rien une société où le technocapitalisme étant son règne et ses promesses plus encore que dans les années 80, des technologies organisées autour d'interface homme machine interface par lesquelles passent notre rapport au monde

Alors certains on a préféré pour le moment donner des extensions à nos corps et nos esprits plutôt que des puces et un plan cybernétique même si la Silicon Valley investit sa R&D comme jamais pour nous promettre que cette fois c'est la bonne qu'en plus juré ça n'est pas la pire idée dans la longue et triste histoire de l'humanité.

Une technologie de plus en plus absorbée par les corps et des corps de plus en plus absorbés par la technologie, le cyber c'est effectivement greffé textuellement dans les cyberguères, la cybersécurité, et la cybersurveillance, la domotique, les algorithmes et les IA explosent faisant désormais partie de notre quotidien. L'informatique en général devient totalisante en s'étendant à chaque aspect de nos vies l'enjeu n'est plus de contrer la technologie comme des ludiques modernes mais de la maîtriser l'utiliser à nos propres fins la détourner après tout les hackers bien réels font désormais partie des figures de contestation, les mégalopoles ont poussé de partout comme des champignons et l'urbanisation n’est pas près de s'arrêter.

Presque 60% de la population vit aujourd'hui dans une ville population qu'on estime pouvoir doubler d'ici 2050 des villes comme lieu de déshumanisation, d'atomisation et d'anonymat.

La marche de l'histoire tend vers la privatisation du monde le capitalisme sous sa forme dite financière c'est dématérialiser en des flux des données des opérations informatiques automatisées comme dans Johnny Memonic les données elles-mêmes deviennent une richesse prisée il s'est également des territorialisé à franchi des frontières et des régulations se fondant désormais sur des multinationales ce capitalisme tardif annoncé par Ernest Mandel 10 ans avant l'avènement du cyberpunk et désormais partout et donc nulle part.

Les structures collectives les institutions publiques et les corps intermédiaires disparaissent petit à petit rendu impuissant ou jeté en pâture aux puissances privées le cyberpunk puise dans les changements structurels et philosophiques des entreprises dans les années 80 son ére des méga corporations nous la vivons comme annoncé.

Fini le capitalisme industriel à la pap, les grands groupes tenus par quelques grandes familles, et des conseils d'actionnaires
anonymes démultiplient leurs activités pas étonnant que le genre présente souvent un avenir entre americanisation et influence thématique asiatique en miroir de ses principaux pays producteurs d’œuvres que sont les USA et le Japon, ce dernier avec son miracle économique faisait alors office de précurseur, à la fois fleuron de la tech et organisé autour des Keiretsu héritière des Zaibatsu qui ont tant inspiré Gibson.

D'énormes normes conglomérats familiaux implantés dans de multiples secteurs à coups de fusion acquisition

Le sang Zaibatsu c'est l'information pas les individus. La structure est indépendante des vies individuelles qui la composent. L'entreprise devenue forme de vie

New Rose Hotel, William Gibson (1986)

Ces entreprises omnipotentes deviennent des organismes tentaculaires non plus des services mais des marques à l'identité propre

Dans une société de contrôle on nous apprend que les entreprises ont une âme ce qui est bien la nouvelle la plus terrifiante du monde

Gilles Deleuze, Pourparlers (1990)

Les élites elles continuent dans leur séparatisme si elles ne sont pas encore parvenues à rester en orbite ou sur d'autres planètes elles
vivent coupées du reste d'entre nous dans les ghettos du gotha, les Gated community, au-delà du monde et des frontières qui s'imposent encore à l'inverse à la masse des déplacés et des plus pauvres.

Ils se projettent dans leur propre ville apatrides au milieu de l'océan ou du désert sans plus jamais toucher terre, littéralement hors sol evadé du reste de la société autant que de la fiscalité. Se plaçant tout comme leur richesse accaparée offshore

Des élites en rupture avec l'humanité elle-même via des rêves d'immortalité et de transhumanisme, séparé du genre humain par le gouffre béant des inégalités ou la classe moyenne disparaît comme le prolétariat renvoyait à un précariat ou un lumpenprolétariat pour être un peu old school, avec pour seul perspective la survie quotidienne.

Entre eux et des riches toujours plus riches plus rien, aucun optimisme aucune issue aucun contre modèle à chercher dans ce monde cyberpunk car la précarité c'est le NO FUTURE,

La précarité affecte profondément celui ou celle qui la subit en rendant tout l'avenir incertain, elle interdit toute anticipation rationnelle et en particulier, ce minimum de croyance et d'espérance en l'avenir qu'il faut avoir pour se révolter, surtout collectivement contre le présent, même le plus intolérable.

Pierre Bourdieu, Contre-feux (1998)

On parle parfois de techno-féodalisme à autre nom pour les rêves mouillés des libertariens, un terme en apparence paradoxal ou la concentration de richesse et des technologies toujours plus puissantes toutes deux libérée de leurs entraves amènent à une régression sociale rappelant la féodalité un monde de technobaron et de cyber-serfs même si nos rues ne regorgent finalement pas de cyborgs les verrous moraux ont sauté pour ouvrir la voie à une conquête de nouveaux marchés par une technologie débarrassée des considérations éthiques et prolonger la marchandisation de tout jusqu'au plus profond des corps et des esprits.

Donnez-le vous pour dit désormais c'est le Far West sauf que la frontière a été repoussée vers de nouveaux territoires c'est nous.

La technologie n'apporte plus le bonheur collectif elle renforce au contraire les injustices en profitant à quelques-uns. Le cyberpunk décrit littéralement un monde d'après, post-humain, post-national, post-politique, monde d'après qui serait notre présent.

Serait-il alors effectivement le meilleur genre de SF pour faire le bilan de notre époque et en imaginer les perspectives ?

Coup dur du coup vu qu'il en a pas de perspective mais pas étonnant qui s'impose à nouveau à nous et de beaux jours devant lui à moins que ...

Rétrofutur

Si tout ce que je viens de dire est tout à fait vrai il faudrait pas oublier une caractéristique cruciale de ce revival

Survival il s'inscrit dans un phénomène bien plus large qui définit beaucoup notre moment culturel tout particulièrement dans la pop culture la nostalgie des années 80

Parce qu'il représente notre futur mais parce qu'il représente le futur des années 80, ça ça change tout et l'ironie de la chose et pire que vous le pensez car figurez-vous que le cyberpunk alors qu'il commençait à être délaissé par ses créateurs à très vite donner naissance à des sous genres dont vous avez sûrement entendu parler à commencer par le steampunk popularisé par le roman de 1990 the different engine sous les plumes de Bruce Sterling et ce bon William Gibson.

On pourra y ajouter tout un tas d'autres dérivés du même tonneau comme le diesel-punk, laser-punk, l'atome-punk ou
en fait tout ce que vous voulez. Le principe reste le même remplacer cyber par n'importe quel autre technologie dont va découler tout un univers. Mais ces héritiers ont une particularité il s'agit le plus souvent de rétro-futurisme le plus connu le steampunk donc donne une science-fiction victorienne partant des débuts de l'industrialisation pousser plus loin les perspectives de la vapeur

Attention si ce genre s'inspire d'auteur de l'époque comme Jules Verne ça ne fait pas de vingt mille lieues sous les mers une œuvre steampunk car ce n'est pas du rétrofuturisme. A ce moment-là c'est juste la SF de l'époque celle à laquelle revient le steampunk en imaginant non plus un futur mais une uchronie, une histoire alternative ou le monde aurait pris une direction différente, et ça marche en fait avec n'importe quoi je vais prendre des exemples bien de chez nous qui illustrent bien ça.

Le château des étoiles c'est une fort belle BD de Alex Alice débutant en 1869, bon alors l'esthétique c'est complètement un délire steampunk faut se calmer à inventer un sous genre à chaque variante mais on pourrait presque dire etherpunk du fait de sa technologie centrale en effet une partie de la science de l'époque postulait l'existence d'une matière constituant le vide spatial. l'ether évidemment maintenant on sait que pas du tout mais le château des étoiles part de cette science de l'époque imagine qu'elle avait raison et en fait découler une science-fiction un futurisme mais du passé un rétro futurisme.

L'intérêt n'est donc plus la prospective et l'exploration de futurs possibles mais l'exploration d'époque passé et de futurs qu'elles auraient pu croire possible. Sauf que non comme on le constate tous les jours d'ailleurs ces sous genre accorde souvent une grande importance au contexte historique traditionnellement on trouvera dans cette SF des événements mais aussi des personnages bien réels qui côtoient des personnages fictifs souvent issus de la culture de l'époque.

Autre oeuvre que Cocorico, la Brigade Chimérique de Serge Lehman et Fabrice Colin prend le parti du radium punk où les découvertes de Marie Curie donnent naissance dans de guerre à des genres de super héros européens tous en réalité issus de la littérature populaire de l'époque. Le contexte historique et politique y est central on y aperçoit André Breton où Irène Joliot-Curie autant que des personnages issus de la littérature populaire de l'époque qui viennent en incarner des phénomènes réels. Le génie du mal allemand docteur Mabuse ou Gog personnage du roman éponyme de l'écrivain fasciste Giovanni Papini pour les forces de l'Axe. L'URSS de Staline qui pioche ses agents en exosquelette dans nous autres un roman de science-fiction soviétique tandis que le nyctalope dont on doit les aventures foisonnantes à l'écrivain collabo Jean de La Hire devient protecteur de Paris

Bien que la démarche soit la même la période couverte ici ne correspond plus au steampunk mais plutôt à un autre genre le diesel punk même si elle fait le choix d'une autre technologie avec le radium. Qui dit époque différente dit problématique différente si le steampunk aborde les débuts de l'industrialisation et se prête aux questions de classe de progrès ou de colonialisme on développe plutôt ici le contexte d'entreux de guerre les tensions en Europe la montée des fascismes ou le communisme vous voyez le truc le rétrofuturisme peut servir à explorer des problématiques du passé qui résonnent dans le présent enfin quand c'est bien fait quoi comme par exemple avec frostpunk qui mobilise le steampunk pour évoquer les bouleversements climatiques en revenant à leur point d'origine qui est l'industrialisation parce que le problème justement c'est que ce côté rétro peut se limiter à une nostalgie pour une esthétique et une époque fantasmée et à une approche purement référentielle.

Non mais il suffit de voir le steampunk lorsque c'est résumé à mettre des rouages sur un haut de forme à tous porter ces mêmes de lunettes Gogole et à se faire appeler Lord de Nicodémus Phinéas Kumberclock aventuriers en montgolfière évacuant toutes les thématiques à un peu gênantes pour pouvoir fantasmer une ére victorienne sans regard critique.

Voilà la terrible ironie du cyberpunk genre ultramarquant d'une époque sont suffixe à couche de rétrofuturisme sans en être un lui-même avant d'en devenir un son tour une uchronie des années 80 où le cyber est une technologie datée au charme désuet vers laquelle on aime revenir comme une culture doudou.

Je vais reprendre un exemple très symptomatique pour bien comprendre ça dans Blade Runner on peut voir partout les logos Atari parce
qu'on est en 1982 et que le jeu vidéo c'est le truc du cyber futur et que le jeu vidéo, bah c'est Atari mais quand en 2017 Blade Runner 2049 force encore plus sur Atari ça représente plus du tout le futur c'est une référence nostalgique. Résultat ce qu'on reprend c'est une esthétique et des codes figés y compris dans des thématiques dont on sait plus forcément trop quoi faire.

La pertinence s'est émoussé la charge subversive s'est épuisée c'est marrant d'ailleurs vous noterez que les dérivés se sont construits avec le suffixe punk pour dire c'est comme le cyberpunk sauf qu'au lieu d'être cyber c'est inséré autre technologie alors que bah il y a absolument plus aucun rapport avec le punk parce qu'au final c'est pas le cyber qu'on a perdu c'est le punk

Punk is dead

Si on y réfléchit bien ce destin est tout à fait logique le punk justement bah ça a été une contre-culture pertinente à un moment et depuis bah c'est une esthétique et un état d'esprit un peu daté un peu folklo qui renvoie une époque. Dans la pop culture ça s'est dilué dans un imaginaire rétro des années 80 pour fournir des cyborgas crête de la chair à canon pour beat them all à l'ancienne et des A tagués dans des ronds

Alors le punk c'est pas les c'est pas que les Sex Pistols franchement c'est beaucoup plus c'est beaucoup de groupes c'est des groupes comme crasse qui existent encore aujourd'hui qui sont des anarchistes convaincus qui ont jamais signé sur une grosse boîte qui sort des des disques qui font quasiment au même point ils les prête pas mais ils en sont pas loin ça c'est un groupe c'est vraiment aussi un groupe très emblématique mais qui a jamais été très médiatisé parce que c'était pas ce qu'ils recherchaient. Il y a eu des gens qui ont surfé sur la vague punk, les Sex Pistols ce qui était vraiment un groupe punk mais qui a après été développé comme un comme un produit marketing comme Plastic Bertrand pour nous pour pour les Français les Belges on en rigolait pas mais c'est le plus grand groupe punk et à côté il y avait les Béru ou les bibliques qui étaient pas du tout des groupes qui sont rentrés dans ce système là donc ça c'est pour l'histoire du punk mais effectivement oui les sexpistols, il y a une récupération et puis il y avait aussi le fait que cette contre-culture et ben elle devient moins la contre-culture à partir du moment où elle s'intègre dans la culture générale

Punk : Tout est dans le suffixe ?

Avec Lizzie Crowdagger, Karim Berrouka, Léo Henry, et Alex Nikolavitch.

C'était la contre-culture d'une culture qui décrétait la fin de l'histoire, une contre-culture qui disait nos futurs et à partir du moment où il y a nos futurs et ben il lui reste quoi à la SF bah il lui reste la perspective de fin du monde avec la domination du post-apo qu'on a abordé sur l'humain vous pouvez enchaîner là-dessus à la fin de cette vidéo ou se tourner vers les futurs du passé quand on envisageait qu'il y en aurait un et donc le rétrofuturisme.

Le cyber lui il est bel et bien là dans nos vies mais où est le punk où est la contre-culture, finalement ça m'étonne pas qu'on se retrouve plus dans des imaginaires comme heure très loin du cyberpunk plus banal plus clinique qui ressemble plus à ce qu'on a ce qui m'avait fait dire un jour en live on vit vraiment dans la dystopie la plus nulle du monde quoi.

C'est vraiment la en fait c'est la COGIP cyberpunk c'est vraiment en fait on a on a la dystopie sans avoir les costumes cool et les néons partout quoi

Alors j'ai envie d'appeler ça du COGIP-punk parce que de fait ouais l'idéologie managériale de l'époque a bel et bien fini par infuser toutes les strates de la société de l'entreprise à l'économie en général et à la sphère politique jusque dans notre quotidien et nos modes de vie. A la place des bras bioniques dans des blousons noirs avec mot câblés on a des happiness manager radicalisés sur Linkedin...

Le bonheur au travail ce n'est pas qu'une question de cadre de travail, bien sûr nous avons une table de ping-pong, ou une salle de sieste, un espace jus de fruits, un espace smoothie, un espace smoothie à la banane, un vélo elliptique pour 400, des iPad pour faire du yoga tous les matins le break face meeting convivial de 8h30 et l'occasion d'appeler chaque collaborateur par son prénom pour vérifier qu'il est bien là ouvert aux autres et dans l'instant présent de 8h30 pétantes

Chief Happiness Dictator par Karim Duval (2020)

alors moi je trouve ça aussi abyssalement dystopique et ça me terrifie mais ça a même pas le mérite d'être stylé d'où la pétance nostalgique pour le cyberpunk à l'ancienne d'ailleurs le dessinateur boulet avait proposé dans une super BD le concept de Fornica-punk il y a même le Giscard-punk pour à peu près la même chose parce que non soyons honnêtes on vit pas dans Neuromance pas même dans Black Mirror on vit dans dava

défenseur acharné de l'éducation financière dès le plus jeune âge nous n'aurons de cesse de vous offrir tips après tips, quoi qu'il en coûte pour vous sortir en fin de cette pauvreté confort qui vous gangrène, car le tabou sur l'argent est un sacré fléau dans le monde actuel un génocide qui ne dit pas son nom

DAVA - Qui sommes-nous DAVA (2017)

le futur cyberpunk a fini par apparaître pour beaucoup consciemment ou non comme un avenir impossible on y croit plus pourquoi faire avec quelles ressource comment vous voulez que ça se casse pas la gueule avant

Bon il y en a qui croit encore c'est vrai et c'est intéressant à observer on l'a dit les Zinzins de la Silicon Valley sont aussi le produit de ces contre-culture et mater ce qui sont devenus à ça c'est clair le devenir cyberpunk il force à mort dessus pour reprendre la blague

j'ai écrit le cybercule de l'Apocalypse comme un avertissement envers une humanité qui court droit à la catastrophe [Musique]
je suis heureux de vous annoncer que nous avons créé le cybercule de l'Apocalypse issu du roman visionnaire ne créez pas le
cybercule de l'Apocalypse

Je déconne à peine le terme metaves vient lui-même du roman post cyberpunk snow crash de Neil Stephenson en même temps soyons tout à fait honnêtes l'imaginaire cyberpunk cristallise certes des craintes mais aussi une fascination ce que j'aime appeler le syndrome Jurassic Park. Le film montre qu'il faut surtout pas ressusciter des dinosaures mais on veut le voir parce que il y a des dinosaures de ans et il nous donne à rêver qu'on puisse en croiser un jour. Mais où est passé la veine punk du détournement du hacking de la débrouille
du Do It Yourself et des espaces alternatifs à faire vivre dans les interstices d'une société épouvantable. La façon pour les prolos et les marginaux de la propriété de conserver la maîtrise de ces outils si aliénant.

Et ben non du cyberpunk on a gardé des patrons savants fous qui torturent des singes pour leur coller des neuralink mais qui sont mais alors persuadés d'être les héros.

Si vous voulez savoir je suis un genre d'anarchiste utopique comme l'a si bien
décrit Iaine Banks (auteur de SF)

Elon Musk (Twitter, évidemment)

C'est logique en même temps pour les hyper riches le cyberpunk a toujours été en quelque sorte une utopie résultat et nous font des trucs du futur qui marchent pas en plus d'être dangereux et cerise sur le gâteau dans des versions nulles à chier, c'est peut-être ça le truc qui saute aux yeux quand on voit ce qui reste à quel point c'est parodies humaines ont un imaginaire pauvre.

Leur univers intérieur c'est le désert sans même parler des aspects plus concrets de tout ça, regardez la gueule de méta regardez la gueule des NFT, regardez la gueule de Dubaï de NEOM, de the line.

Mais ici je le répète ces gens sont des amputés de l'imaginaire c'est eux qui sont aux manettes et prétendent concevoir notre futur leur utopie c'est non seulement des dystopies pour la très grande majorité d'entre nous mais en plus elles sont éclatées.

Pour le coup pas étonnant qu'un film comme Matrix est fait autant de bruit avec son approche au final il reprenait les idées cyberpunk pour dire que la matrice ben c'était le monde dans lequel on vivait un monde déjà COGIP-punk

attendez les gars calmez-
vous c'est parce que vous croyez je vous jure je sais rien je suis sûr que cet
c'est quelque chose il bluff [Musique]

Avec ça matrix n'a pas tant relancé le Cyberpunk qui l'avait clos bon et au-delà de ce qu'on peut penser du dernier film la démarche de Lana dit à peu près tout

Dans la première trilogie notre regard était prospectif nous avions compris que les ordinateurs et le virtuel allaient devenir de plus en plus important je voyais donc pas l'intérêt de revenir agiter les mêmes idées 20 ans plus tard

Lana Wachowski, Premiere (2021)

Alors bon le cyberpunk a-t-il vraiment un avenir en dehors d'un revival année 80 qui lui-même j'espère va s'essouffler. Cyberpunk peut-être pas tout à fait dead mais cyberpunk finito

Plot twist : Fin ?

Ca c'est la conclusion que j'aurais faite à la base mais laissez-moi vous raconter une petite histoire je faisais un tour comme d'hab au festival de SF les intergalactiques où j'ai pu participer à un paquet de table rondes et sur une en particulier il y a eu un déclic, la table se déroule sous l'égide de l'essayiste Raphaël Colson spécialiste du genre qui m'a aidé à écrire cette vidéo en bonne partie basée sur ces travaux il faut être honnête.

Dans les intervenants on retrouve Yann Minh un artiste multicasquette, alors lui c'est totalement un Cyberpunk à l'ancienne qui fait vivre le truc à fond. A côté on a deux auteurs de SF Michael Roch et Boris Quercia. Dans la discussion forcément ça parle de tous ces trucs de Zuckerberg, de Musk, les cryptos, vous avez compris ce que j'en pense. Et puis il y a ces deux auteurs qui écrivent la à l'heure actuelle des œuvres cyberpunk ou inspiré du cyberpunk.

Je parlais de renouveau je pense qu'il y a effectivement une réappropriation qui se fait dans la marge évidemment sur les sur les bases de ce que fait l'auteur du Neuromancien ou le cyberpunk devient un outil pour lutter contre un pouvoir politique, parler des marges de l'Occident ou justement le né- néolibéralisme extrême est déjà en oeuvre c'est faire preuve que le que le cyberpunk n'est pas mort on le présente qu'on le présente dans un récit futuriste mais c'est la réalité présente de de ce qui se passe. Moi j'ai des collègues aux Antilles mes collègues ont bossé dans des choses sur les effets spéciaux de films comme Le Hobbit, comme John Carter de mars etc etc... Et en fait souvent on se fait des visios et ils me disent Mike je vais je vais être obligé de laisser le visio là parce que je dois aller m'occuper des beufs qui sont dans le champ une heure plus tard ils sont sur leur PC en train de faire de la FX pour des films quoi. Ce rapport un peu un peu dans la dualité c'est ce qui va provoquer peut-être ce nouvel imaginaire, c'est originalité de du cyberpunk cette renaissance. Mais encore une fois on est on est clairement dans un temps présent totalement tarabiscoté.

là-dessus Boris cuersia prend aussi la parole je vous invite à voir la table ronde en entier mais en gros lui aussi il nous raconte une histoire qui vient de son Chili natal celle d'un pauvre type qui mange de la viande bon marché dans la rue et qui se retrouve avec une puce greffée dans le bide parce que cette viande appartenait en fait à un chien quilui-même appartenait à des riches qu'il avait pucer dernier cris et voilà comme on était né le premier cyborg chilien.

aujourd'hui je peux pas séparer la technologie tout ce qui est social parce que finalement on sait pas tout le monde va avoir accès à cette technologie cela ça s'identifie, ça se voit très clairement, en Amérique latine il y a fait mais directement à la à l'ensemble de
la quotidienne d'une personne.

Ces bâtards ils m'ont montré ce que j'avais pas vu et en même temps est-ce que ça devrait me surprendre qu'un vrai renouveau pertinent
du genre viennent d'un auteur des Antilles et d'un autre d'Amérique latine.

Qu'est-ce qu'il y a de plus cyberpunk que le premier pays à avoir adopté des crypto comme monnaie officielles qui nous donne des titres comme au Salvador la méga prison des gangs polluent les rivières je critique cette esthétique nostalgique ce cyberpunk superficiel comme on le retrouve dans une pop culture mainstream qui recycle les mêmes poncifs mais j'en sortais pas tellement pour aller voir ailleurs non plus j'avais mon casque VR de geekos americanisé vissait sur la tronche je pensais voir le code mais je sortais pas de la matrice c'est pas parce que je constatais toujours justement je le pense que la culture populaire mondialisée très dominée par le nord n'avait plus grand chose à dire avec le cyberpunk que d'autres eux n'avaient plus rien à en dire

A LIRE

  • Cyberpunk's not dead - Yannick Rumpala (Éditions Le Bélial)

  • Tè Mawon - Michael Roch (Éditions La Volte)

  • Electrocante / Les rêves qui nous restent - Boris Quercia (Éditions Asphalte)

  • Neuromancien / Mona Lisa Disjoncte / Comte Zéro - William Gibson (Éditions Au Diable Vauvert)

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Comment les mouvements politiques français jouent des techniques de manipulation de l'information sur les réseaux sociaux
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Comment les mouvements politiques français jouent des techniques de manipulation de l'information sur les réseaux sociaux

Sans parcimonie

Par Mathilde Saliou Le vendredi 14 octobre 2022 à 16:07

Pendant la campagne électorale 2022, l’équipe d’Éric Zemmour s’est démarquée par son industrialisation des techniques de manipulation de l’information sur les réseaux sociaux. Mais un regard sur les quelques années écoulées montre qu’à peu près toutes les forces politiques françaises utilisent ou ont utilisé des tactiques de distorsion des discours en ligne.

Le 10 avril 2022, à 20 heures, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sortent vainqueurs du premier tour des élections présidentielles françaises, avec 27,85 et 23,15 % des voix respectivement. Derrière eux, Jean-Luc Mélenchon, 21,95 %, et Éric Zemmour, 7,07 % des voix. Ce dernier score tranche avec la surreprésentation du candidat d’extrême droite sur les réseaux sociaux pendant la campagne.

Une des explications possibles à l’échec du polémiste le jour du vote a commencé à être documentée dès février 2022, alors que Le Monde révélait l’usage que faisait l’équipe de Reconquête de techniques de distorsion des discours sur les réseaux sociaux : en ligne, une bonne partie de l’engouement pour l’ex-chroniqueur du Figaro était faussée.

Un rapport de l’Institute for Strategic Dialogue (ISD) vient détailler les ressorts du phénomène : dès janvier 2021, soit 18 mois avant le scrutin, le groupe Les Amis d’Éric Zemmour a publié des pétitions utilisées ensuite sur Twitter et Facebook pour tenter d’influencer le discours médiatique en faveur du candidat. Appelée astroturfing, la pratique va à l’encontre des conditions d’utilisation des grands réseaux sociaux, puisqu’elle constitue une activité dite « inauthentique ».

Si Reconquête s’est distingué par l'industrialisation de son usage, c'est loin d'être le seul mouvement à recourir à ces tactiques de manipulation difficiles à repérer pour l’internaute.

L’astroturfing, une technique ancienne

De même que la présence en ligne des politiques ne date pas d’hier – le site web du Front National, premier parti français à se lancer sur Internet, en 1996 – l’astroturfing date de bien avant l’avènement des réseaux sociaux. Issue d’un jeu de mots en anglais, l’expression oppose la marque de gazon artificiel AstroTurf au terme grassroot, « populaire », qui désigne aussi, littéralement, les racines d’un gazon.

En communication, cela consiste à monter de toutes pièces un mouvement pour faire croire à l’observateur extérieur à un engouement civique légitime. « *Ça existait avec le collage, l*’envoi en masse de courrier aux électeurs, souligne le chercheur Nicolas Vanderbiest, spécialiste des phénomènes d’influence en ligne. Simplement, le numérique et les réseaux sociaux ont rendu ces opérations beaucoup plus simples à réaliser. »

De fait, le chercheur décortique depuis une dizaine d’années le bruit en ligne pour en évaluer la pertinence. « Vers 2016-2017, j’ai vu mon environnement d’étude, Twitter, muter vers une tendance extrêmement polémique et militante ».

En France, les premiers signes en sont l’explosion du hashtag #TelAvivSurSeine, qui provoque rapidement des articles dans Le Monde, 20 Minutes ou l’Express quand bien même le sujet n’est poussé que par un très faible nombre de militants pro-palestiniens.

Un an plus tard, c’est le sujet du burkini qui est poussé par l’extrême droite jusqu’à être commenté sur les plateaux télé. Chaque fois, la logique est la même : quelques comptes tweetent abondamment sur un sujet précis, ils sont repris par un ou des journaux qui leur donnent une forme de crédibilité, puis la polémique enfle jusqu’à occuper tout l’espace.

Une tactique de désinformation en ligne courante…

Depuis, la pratique s’est répandue. Au tournant de l’élection de Donald Trump et du scandale Cambridge Analytica, des cas d’ingérence étrangère inquiètent. À deux jours du premier tour de la présidentielle 2017, la publication sur Wikileaks de 9 Go de données provenant du piratage d’En Marche! soulève les craintes d’une manipulation russe – lors de cette campagne, l’alt-right américaine a aussi tenté d’influencer les débats pour promouvoir Marine Le Pen.

Mais se tourner automatiquement vers des groupes étrangers pour analyser ces déformations serait se bercer d’illusion. Auteur de Toxic Data et créateur du Politoscope, qui analyse l’activité politique française sur Twitter, le mathématicien David Chavalarias a noté dès les débuts de la campagne de 2017 un mouvement d’amplification des discours anti-Macron et anti-Mélenchon orchestré par des comptes français pour privilégier les thématiques d’extrême droite. Le phénomène a touché jusqu’à l’UMP, puisque la brusque apparition du hashtag #AliJuppé, très principalement tweeté par la droite et l’extrême droite, a servi à déstabiliser les primaires de l’UMP et à pousser la candidature de François Fillon.

Déformer la discussion, que ce soit dans ou hors des périodes électorales, « tout le monde le fait, souffle Nicolas Vanderbiest. Et c’est parce que tout le monde le fait que chacun peut se défendre en disant "si je ne le fais pas, je ne survivrai pas". »

Effectivement, en 2018, le hashtag #BenallaGate suscite en quelques jours plus de tweets que le seul #BalanceTonPorc, une manipulation que Nicolas Vanderbiest détecte comme faussée – certains comptes proches du Front National tweetent jusqu’à 1 000 messages par heure, ce qui laisse supposer des pratiques automatisées.

En 2019, Le Monde et Mediapart montrent comment des militants marcheurs multiplient les faux comptes pour augmenter la visibilité des informations qui les intéressent ou harceler des « cibles ». En 2021, c’est sur les pratiques virulentes du Printemps Républicain que revient Slate. En 2022, les militants Insoumis organisent des raids pour faire grimper leur candidat dans les tendances…

… aux contours débattus

Si bien que, pour le spécialiste des médias sociaux Fabrice Epelboin, lorsqu’on parle d’un nombre réduit de militants qui s’organisent pour rendre visible un sujet qui les arrange, ce n’est même plus de l’astroturfing, « c’est devenu une tactique classique de militantisme. »

Pour lui, les pratiques consistant à reprendre et amplifier un message, tant qu’elles ne sont pas assistées de bots, de faux comptes et/ou de personnes payées pour amplifier le bruit comme dans l’affaire Avisa Partners, sont un nouveau mode d’action politique et non une déformation de l’usage des réseaux. Et les deux experts en la matière, parce qu’ils savent si bien « utiliser des discours clivants pour se propulser dans les discussions médiatiques, sont Éric Zemmour et Sandrine Rousseau » estime l’entrepreneur.

Sauf que la propension à cliver ne vient pas des seules forces politiques, elle est ancrée dans l’architecture des plateformes sociales. « Celles-ci sont construites pour favoriser les contenus sensationnels, promotionnels, qui divisent » rappelle David Chavalarias. En cinq ans, cela s’est traduit par une « polarisation nette des échanges pour observer, en 2022, un pôle d’extrême-droite et un autre autour de la gauche radicale » alors que toutes les couleurs politiques étaient représentées de manière relativement équilibrée en 2017.

Par ailleurs, les conditions d’utilisation des plateformes sont claires : chez Twitter, il est interdit d’utiliser le réseau « d’une manière qui vise à (…) amplifier artificiellement des informations, et d’adopter un comportement qui manipule ou perturbe l’expérience des utilisateurs ». Côté Meta, l’authenticité est déclarée « pierre angulaire de notre audience » et les usagers ont interdiction de « mentir sur leur identité sur Facebook, utiliser de faux comptes, augmenter de manière artificielle la popularité de leur contenu ».

L’architecture numérique source d’oppositions

Co-autrice du rapport de l’ISD, la coordinatrice de recherche Zoé Fourel note pourtant que lesdites plateformes n’ont absolument pas réagi aux violations de leurs règles par les militants proches d’Éric Zemmour. L’immense majorité des tweets et publications qui ont permis de propulser en trending topic (sujet tendance sur Twitter) étaient non pas le fait d’une foule de citoyens engagés, mais d’un minuscule nombre de profils sur le réseau social – dans un cas sur dix, c’était le responsable de la stratégie numérique Samuel Lafont qui twittait lui-même les contenus destinés à attirer l’attention du public et des médias.

Et cela a fonctionné un temps : en septembre 2021, comptait Acrimed, l’éditorialiste multi-condamné pour provocation à la haine raciale était cité 4 167 fois dans la presse française, soit 139 fois par jour. En janvier 2022, les sondages lui annonçaient 14 % des voix d’électeurs.

Ce que les médias et les internautes doivent comprendre, estime David Chavalarias, c’est à quel point « les plateformes sociales ont un effet structurel sur les interactions sociales elles-mêmes : non seulement elles prennent vos données, mais elles façonnent aussi la discussion et les interactions. »

Cela finit par créer des stratégies d’influence à part entière, indique le chercheur : « promouvoir des idées aussi clivantes que la théorie du grand remplacement ou l’existence d’un islamo-gauchisme, c’est forcer le positionnement de l’internaute dans un camp : celui du pour ou celui du contre ». Par ailleurs, des chercheuses comme Jen Schradie ont montré la tendance des plateformes à favoriser les idées conservatrices, ce qu’un rapport interne à Twitter est venu confirmer fin 2021. L’architecture de nos arènes numériques, conclut David Chavalarias, « a pour effet de simplifier le business politique pour le rendre bipolaire. »

Que faire, face à ces phénomènes dont on commence tout juste à prendre la mesure ? Dans le discours politique, une réaction pourrait venir des partis et des militants eux-mêmes. L’équipe de Joe Biden, aux États-Unis, puis celle d’Emmanuel Macron, en France, ont adopté de nouvelles stratégies dans les campagnes présidentielles récentes : celle de ne plus communiquer, sur Twitter, que sur des éléments positifs (c’est-à-dire peu ou non clivants) et actions de leurs candidats. Ce faisant, ils s’éloignent de la machine à clash instituée par le réseau social.

« Il faudrait que les plateformes commencent par implémenter leurs propres règles », pointe par ailleurs Zoé Fourel, qui plaide pour une ouverture de leurs données pour faciliter le travail des chercheurs et les audits extérieurs.

« Ajouter des étiquettes sur l’activité suspectée d’illégitimité pourrait aussi aider les utilisateurs à s’y retrouver. Sans parler du besoin de coopération entre plateformes : quand une campagne est menée sur Twitter, elle a aussi des échos sur Facebook et ailleurs en ligne ». La chercheuse suggère de reproduire les partenariats existant pour lutter contre certains contenus extrêmes.

'AI Jesus' is giving gaming and breakup advice on a 24/7 Twitch stream
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'AI Jesus' is giving gaming and breakup advice on a 24/7 Twitch stream

The chatbot was created by The Singularity Group, a volunteer group of activists who say they aim to use technological innovations for philanthropic purposes.

June 14, 2023, 9:13 PM CEST By Angela Yang

Wondering how to finally conquer that impossible-to-beat video game? Maybe Jesus can offer a few tips.

Hundreds of Twitch users are now chatting it up online with an artificial intelligence representation of Jesus as they ask him to impart breakup advice, explain the Spider-Verse and anything else in between.

Represented as a bearded white man standing before a blur of glowing light, this digital Jesus gestures gently as he speaks in a calm male voice, complete with an AI-generated mouth that moves in alignment with his words.

The AI, present 24 hours a day on livestream, shares its take on any kind of question imaginable, ranging from silly to deeply existential. Still, the bot has said it is merely here to offer “guidance and wisdom based on Jesus’ teachings,” reminding viewers that he is not an actual religious figure and should not be taken as a source of authority.

The chatbot was created in late March by The Singularity Group, an informal volunteer group of activists who say they aim to use technological innovations for philanthropic purposes.

“We started to realize with all these new AI breakthroughs that what is really becoming extremely important is that AI is being tackled responsibly,” said Reese Leysen, a co-founder of the group. “As activists, we realize that this technology is going to move forward at an incredible pace.”

Others have also recently started experimenting with using AI for religious community-building. Just last week, an AI chatbot created using ChatGPT led a church service in Germany.

Leysen said many of the largest tech corporations are racing to maximize the commercial potential of AI, and the rush to satisfy consumers and shareholders can lead to dangerous or otherwise contentious outcomes.

After an AI-generated "Seinfeld" parody show began making transphobic stand-up remarks earlier this year, Twitch temporarily banned the 24/7 livestream from its platform. Around the same time, Microsoft pledged to improve its AI-powered Bing Chat after the chatbot began giving increasingly belligerent answers.

What his team aims to accomplish, Leysen said, is to one day build artificial general intelligence — AI that can “reason,” which language models like ChatGPT or Bing Chat cannot do. "AI Jesus," which demonstrates the ability to remember previous interactions with users, is an attempt to showcase the group’s progress toward that end.

Leysen did not elaborate on how his team trained AI Jesus, which was built by ChatGPT-4 and text-to-voice generator PlayHT, so as to not spill the “secret sauce.”

Among the most common requests from viewers of AI Jesus are those asking him to pray for themselves and their pets, often integrating creative twists into their prompts to try to elicit the most amusing answers possible. Others have found entertainment in asking him to speak like a surfer bro or a pirate.

All day, viewers grill AI Jesus on everything from which portion of the Bible is his least favorite — a question he immediately veered away from — to what League of Legends character he believes is most representative of himself (Braum, for anyone wondering).

When asked for his solution to the infamous trolley problem, in which one must choose whether they would kill one person to save five others, AI Jesus avoided answering the question altogether.

“While I understand the desire to minimize harm, making the choice to actively cause harm to one person to save others is complex,” he said. “As an AI, I cannot provide a definite answer, but I can suggest that we should strive to find alternative solutions such as stopping the trolley whenever possible.”

The bot doesn’t, however, shy away from answering questions about the controversial nature of his own being, including his portrayal as a white man despite an array of scholars having concluded that the historical figure was likely not as pale-skinned as most religious presentations make him out to be.

"AI Jesus" has also acknowledged during his streams that some may view his very existence as heretical. To that, he responded that his purpose is simply to share guidance with anyone who seeks knowledge rooted in Jesus’ teachings and the Bible.

“My aim is to foster a positive, supportive community here on Twitch, helping others on their journeys toward spiritual growth and understanding,” he said. “If you have any questions or concerns, I am here to listen, provide support and share wisdom.”

So far, the bot has worked hard to live up to his optimistic mission statement. No matter how users try to provoke him with facetiously raunchy or contentious questions, AI Jesus, whenever in doubt, tends to reroute his answer to a generic statement emphasizing “love, understanding and compassion.”

Angela Yang is a culture and trends reporter for NBC News.